. Espagne : Plaidoyer en faveur de la légalisation du cannabis
top of page
imageonline-co-hueshifted (33).png

WEEDYLAND TIMES

Espagne : Plaidoyer en faveur de la légalisation du cannabis

Dans un article intitulé «La marijuana de la ville», le directeur des relations institutionnelles du média «Público», Ana Pardo De Vera, s’est exprimé sur la légalisation du cannabis en Espagne.




Espagne : Plaidoyer en faveur de la légalisation du cannabis

«Dans le récent entretien que le deuxième vice-président et secrétaire général de Podemos a accordé à Público, il a été interrogé sur les possibilités de légaliser le cannabis dans le cadre du renouvellement du modèle de production que l'Espagne doit nécessairement entreprendre», écrit Ana Pardo De Vera, sans oublier de noter que ce renouvellement prend déjà du retard. «Il n'est pas nécessaire d'être un économiste pour réaliser que si l'Espagne s'était diversifiée et avait investi dans un modèle qui accordait moins de poids au tourisme dans notre produit intérieur brut (PIB), les terribles conséquences économiques et sociales de la pandémie en Espagne auraient été amorties», ajoute-t-il.


Depuis ses débuts, Podemos a toujours soutenu la légalisation de la consommation de marijuana, dont les bienfaits thérapeutiques sont plus que constatés et approuvés par la communauté scientifique. «Pablo Iglesias a cependant avoué à ce journal qu'à chaque fois qu'il aborde la question avec le président Pedro Sánchez, le dirigeant du PSOE rit», déclare le directeur du journal. Pour lui, ceci est compréhensible. Proposer la légalisation d'un médicament en tant qu'industrie alternative dans un environnement catholique conservateur dans l'opposition pourrait sembler une blague de mauvais goût pour le moment. «Imaginez Santiago Abascal accusant le gouvernement de vouloir droguer les Espagnols pour les manipuler à volonté. Ou pire, qui sait ?».


Cependant, et en insistant sur cette rationalité que la classe politique devrait présupposer face à l'expansion des droits et, en plus, face au renouvellement d'un modèle productif en déclin et en crise grave comme celui de l'Espagne, il suffirait de mettre sur la table quelques-uns des exemples les plus réussis de la légalisation du cannabis à des fins médicinales et récréatives.


«Parce que les normes de légalisation n'ont pas la même portée dans tous les pays qui lui ont donné le feu vert et n'obtiennent pas les mêmes effets dans tous, même si elles remportent une nette victoire sur les États qui refusent d'entrer dans le débat et ferment les yeux sur une consommation évidente», déclare Ana Pardo De Vera. Ceci ne permet pas pour autant d’éviter les problèmes de sécurité et de criminalité liés au trafic du cannabis à grande échelle. En Espagne, sans aller plus loin, les autorités reconnaissent que la consommation de marijuana est incontrôlable, avec un impact clair sur les jeunes et une bonne affaire pour les trafiquants de drogue. Les injustices qui sont commises contre ceux qui distribuent du cannabis à des fins thérapeutiques pour faire face aux maladies chroniques et douloureuses et qui sont condamnées pour cela sont aussi une raison de plus pour mettre de l'ordre dans une consommation qui peut passer d'une faiblesse de l'État à une force.


Plusieurs raisons pour légaliser


Pour le Maroc, selon une étude récemment publiée par l’institut Prohibition Partners, le pays pourrait drainer 100 milliards de DH de revenus de la culture du cannabis en cas de légalisation et de régulation du secteur.


Ce n’est pas tout. A l’horizon 2023, le potentiel en termes de chiffre d’affaires pour le seul continent africain est évalué à 7,1 milliards de dollars, un peu plus de 70 milliards de DH. C’est le cas de plusieurs pays africains intéressés par la filière du cannabis et de sa légalisation dont l’Afrique du Sud, Lesotho, Nigeria, Malawi, Ghana et Zambie.


Le rapport, qui s’est basé sur des données révélées par l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime, indique que 80% de la production du cannabis au Maroc était destinée à l’export en 2017, tandis que les 20% restants sont réservés à la consommation locale, et ce, malgré qu’elle soit interdite par la loi.


Et de préciser qu’entre 90.000 et 140.000 familles vivent de la culture et de la commercialisation du cannabis dans le Nord du Maroc.


Le secteur emploierait environ 800.000 personnes, notant que la valeur d’un kilogramme de cannabis brut est estimée à 8 euros, et entre 3.000 et 17.000 euros une fois transformée en résine sur le continent européen. Ces données supposent que le Maroc a toutes les raisons de pencher vers une éventuelle légalisation.


En effet, le Royaume a des chercheurs dans le cannabis qui sont de qualité. Il a aussi des spécialistes des politiques publiques capables de concevoir un modèle de légalisation qui restreint l’accès au cannabis, contrairement à la situation actuelle dans laquelle l’accès au cannabis illégal est très facile, malgré la répression policière. En plus de cela, le trafic illégal du cannabis produit au Maroc nourrit un trafic international important, mobilisant des ressources humaines et financières importantes contre les groupes criminels et le blanchiment d’argent, sans que les saisies et les arrestations ne réduisent ce trafic. Le Maroc semble donc perdre au profit des grands groupes de cannabis nord-américains et européens.

bottom of page