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WEEDYLAND TIMES

Europe :Cannabis , consommer local plutôt que « financer le terrorisme » ?

Il va bientôt falloir enlever le mot liberté de notre devise, tant la France semble être éternellement fâchée avec la liberté individuelle, comme avec son corollaire la responsabilité.



Nous l’avons encore constaté pour l’épidémie de Covid 19. Contrairement à la Suède ou aux Pays-Bas par exemple, la France a décidé – et avec quel succès ! – d’appliquer sa méthode infaillible, éprouvée pour tous les sujets : intervenir en tout sans fondement, interdire et obliger.


Décider verticalement sans consulter personne, ni les élus, ni les praticiens. Donner son avis : en mars 2020, « porter un masque ne sert à rien » ; quand il aurait mieux fallu qu’elle ne le donne pas car c’est bien en plein pic épidémique qu’il aurait été vraiment utile de le porter… ; légiférer et contraindre sans s’appuyer sur des preuves scientifiques, comme pour le port du masque à l’extérieur, ou des précédents historiques (le confinement n’est pas une mesure d’épidémiologie). Mais par contre, ne pas augmenter le nombre de lits en réanimation des hôpitaux publics alors qu’on ne cesse depuis cinq mois d’alerter de manière anxiogène sur l’imminence d’une seconde vague…



LA LÉGALISATION DU CANNABIS FINANCERAIT LA TRAITE DES HUMAINS ET LE TERRORISME

S’il y a un sujet à propos duquel l’État français s’est toujours montré inflexible en dépit de son échec patent, c’est celui du cannabis. Hier, c’est encore Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, qui a réaffirmé son opposition à la légalisation du cannabis au motif que sa consommation financerait « la traite d’êtres humains » et « partiellement le terrorisme ».


Marlène Schiappa fait sans nul doute référence à la criminalité organisée qui gangrène de nombreux quartiers de France, cette criminalité organisée où ses acteurs développent différentes activités pouvant inclure la prostitution, et dont certains membres basculent parfois aussi dans le terrorisme islamiste.


Je suis personnellement tout à fait opposé au terrorisme et à la traite d’êtres humains. Mais cette criminalité existe-t-elle à cause du cannabis ou bien à cause de son traitement politique ? Pourrions-nous cesser d’adopter sur ce sujet, comme sur d’autres, des postures morales en dépit du bon sens et de la réalité, qui indique par exemple que la France est le plus gros consommateur de cannabis d’Europe alors que celui-ci y est parfaitement interdit ?


Vous connaissez la célèbre citation attribuée à Einstein :


La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.


LE RESPECT DE LA LIBERTÉ INDIVIDUELLE

Sur ce sujet comme sur d’autres, combien de temps faudra-t-il attendre avant que les décisions publiques et les lois se basent avant tout sur les faits, et non sur des postures ? Combien de temps avant que la liberté individuelle soit respectée : la cigarette et l’alcool sont-ils interdits au motif qu’ils sont néfastes pour la santé ? Combien de temps pour accepter le réel, c’est-à-dire constater que l’interdiction n’a jamais empêché la consommation ?



En réalité, sans la prohibition de l’alcool, Al Capone n’aurait été qu’un modeste gérant de bistrot. Ne pourrait-on pas imaginer appauvrir cette mafia très organisée qui prospère un peu partout sur notre territoire en surfant sur notre hypocrisie ?


Car c’est bien la prohibition du cannabis qui permet à ces personnes d’engranger des fortunes considérables qui les poussent à s’armer lourdement et prendre le contrôle de quartiers entiers pour le plus grand malheur de leurs habitants.


Dans un monde post-Covid où de nombreux secteurs économiques auront été anéantis mais où, aussi, les préoccupations écologiques gagnent du terrain, ne pouvons-nous pas imaginer promouvoir une filière agricole française du cannabis ? Sa culture est en effet véritablement écologique car elle demande très peu d’eau et participe à l’aération des sols. C’est une filière qui pourrait créer des richesses et des emplois localement dans ce qu’on nomme maintenant les territoires.


C’est aussi une occasion parfaite pour reprendre en main les enjeux de santé publique en contrôlant la qualité du produit consommé et sa distribution à des consommateurs autorisés (interdiction aux mineurs, détection de l’addiction, etc.).


La Suisse a légalisé en 2016 le cannabis contenant moins de 1 % de THC et mène actuellement des essais en vue de légaliser complètement le cannabis dans quelques années. À ce qu’on sait, la Suisse n’est pas un repaire de junkies ? L’État français, si souvent mal inspiré à intervenir partout, en tout, de manière verticale et intempestive, pourrait s’adonner à sa dernière passion : taxer.


Taxer une activité qui aujourd’hui non seulement ne lui rapporte rien, mais lui coûte très cher en frais de police et de justice. Alors, on essaie ?

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