. France :Cannabis et confinement , à Gisors (Eure), les consommateurs privés d’herbe à la campagne
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France :Cannabis et confinement , à Gisors (Eure), les consommateurs privés d’herbe à la campagne

En milieu rural, l'approvisionnement en cannabis se fait rare. Une situation qui génère des situations parfois dangereuses pour la santé des consommateurs dépendants. Témoignages. Les consommateurs ruraux font face à une pénurie de cannabis, consécutive aux mesures de confinement qui rend l'approvisionnement plus difficile. (photo d'illustration). Les consommateurs ruraux font face à une pénurie de cannabis, consécutive aux mesures de confinement qui rend l’approvisionnement plus difficile (photo d’illustration – ©L’Impartial). Pour certains consommateurs, dépendants de la substance, le cannabis est à ranger dans le placard des produits de première nécessité. Sauf que depuis le début des mesures de confinement, la résine se fait rare, et le placard reste désespérément vide. Au point de provoquer des situations sanitaires parfois dangereuses en raison de l’arrêt brutal d’une drogue dont les consommateurs les plus réguliers sont devenus addicts. Sueurs froides, insomnies, dépression… Les symptômes peuvent se révéler spectaculaires pour ceux qui errent en vain dans les rues à la recherche d’une barrette, ou même d’une miette de « shit ». Plusieurs d’entre eux ont accepté de témoigner de façon anonyme. Tous résident en zone rurale, aux alentours de Gisors. Les banlieues « premières servies » La capitale du Vexin normand est bien loin d’être citée parmi les plaques tournantes du trafic de drogue en Normandie. Et c’est bien là le malaise pour les consommateurs : l’approvisionnement se fait d’autant plus difficile. Sylvain*, la trentaine, témoigne : On a le sentiment que les banlieues sont les premières servies. Nous, à la campagne, on arrive en bout de chaîne. Il compte sur ce qu’il nomme « un placebo » pour passer cette « sale période ». Comprendre : une précédente livraison en grosse quantité de cannabis, qu’il avait finalement préféré ne pas consommer en raison de sa mauvaise qualité. Honnêtement, fumer ça ou rien, c’est presque pareil, tellement elle est mauvaise. Mais ça permet de tenir. Je me doute bien que j’inhale des choses vraiment dégueulasses.

Isolement et dépression Farid*, de son côté préfère la jouer plus discret. À sec depuis plusieurs semaines déjà, il se sent comme « malade » de ne plus pouvoir fumer sa dose quotidienne. Seule solution : s’isoler en attendant des jours meilleurs. Depuis plusieurs semaines il ne donne plus signe de vie à son entourage, « plus la force ». Il se résigne à tourner en rond dans son appartement, avec sa compagne – elle aussi consommatrice – dont le sommeil est devenu presque impossible. Le lit conjugal s’est transformé en une véritable hantise, tant le couple connaît à répétition des épisodes de « sueurs froides » et d’insomnies. « Mon revendeur ne répondait plus au téléphone » Pourtant, dans les premières semaines du confinement, rien ne laissait présager une telle rupture dans les approvisionnements illégaux de l’herbe convoitée, d’après Sylvain. Les quinze premiers jours paraissaient normaux. Mais très vite, je me suis aperçu que mon revendeur habituel ne répondait plus au téléphone. J’ai compris que la situation se tendait. J’ai dû faire jouer d’autres contacts pour obtenir les dernières substances. Mais à force, cette source-là aussi n’a plus rien donné. Ce dernier envisage de se rendre dans une plus grande ville d’un département voisin pour tenter de s’approvisionner directement dans la rue. Dès que je repère quelqu’un de bizarre dans la rue, c’est tout bon pour moi, je me lance ! Ceux qui cherchent à vendre ne sont pas difficiles à repérer… On le sait, l’activité économique accuse un lourd tribut financier consécutif aux mesures de confinement. Un coup d’arrêt que subit lui aussi le commerce souterrain et illégal. Certains s’en réjouiront à juste titre pendant que d’autres, dépendants des produits stupéfiants, continueront encore de longues semaines à errer dans les rues ou de contacts en contacts dans leur quête désespérée, pour « juste un bout de shit ».

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