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France :Cannabis thérapeutique : les associations de patients se sentent trahies par Olivier Véran

L’expérimentation pourtant votée depuis fin 2019 se fait attendre. Associations de patients et militants se sentent trahis par Olivier Véran.



Promise en janvier 2020, puis en mars, en septembre et finalement en janvier 2021 : l’expérimentation du cannabis thérapeutique approuvée pour 3.000 patients fin 2019 n’en finit plus d’être repoussée. Tous les voyants sont pourtant au vert. « Le comité temporaire créé au sein de l’Agence du médicament est opérationnel depuis novembre dernier ! Le débat technique a eu lieu. Ce qui manque maintenant, c’est le budget pour la formation des médecins et l’achat des médicaments », tempête Béchir Saket, porte-parole du collectif Alternative pour le cannabis qui fait partie du comité.

« L’impression d’attendre Godot »

Regroupant une dizaine d’associations de patients mais également des juristes, avocats, médecins, addictologues ou chercheurs, le collectif a travaillé depuis fin 2019 avec les élus, et notamment avec Olivier Véran, alors rapporteur de la loi, pour rendre possible cette expérimentation.


« Il y a en France entre 275.000 et 300.000 patients concernés : c’est pour eux qu’on agit », assure le porte-parole, par ailleurs juriste sur les questions de santé. 3.000 patients seulement seront concernés par l’expérimentation qui doit démarrer : des personnes souffrant de douleurs neuropathiques, de certaines formes d’épilepsies, de douleurs liées à la sclérose en plaques et de pathologies du système nerveux central. Le cannabis thérapeutique – sous forme d’huiles, fleurs séchées vaporisées ou solutions buvables –, prescrit dans des centres hospitaliers par des médecins spécialisés et formés, pourra aussi être utilisé dans le cadre de soins palliatifs ou en support de soins en oncologie.

« C’est l’occasion de montrer avec 3.000 patients que ça marche, de casser les tabous idéologiques et dogmatiques sur le cannabis qui subsistent par réflexe, » explique le porte-parole du collectif. Repoussée à cause de la crise du Covid-19, officiellement, l’expérimentation subirait aussi les conséquences de lenteurs administratives et de tensions entre l’Agence du médicament et la Direction générale de la santé. « Mais nous, leur organisation on s’en fiche, le décret est sur la table depuis février : on a l’impression d’attendre Godot », s’agace Béchir Saket. Un agacement doublé d’un sentiment de trahison vis-à-vis d’Olivier Véran : « Il était le rapporteur de la loi, notre député chef de file et aujourd’hui, en tant que ministre de la Santé, il n’a rien fait. »

Et l’échéance de 2021 ? « Je ne crois plus au Père Noël, même si le décret était publié demain et qu’on se mettait au travail maintenant, il y aura six à sept mois de mise en place. Est-ce que c’est un moyen d’en faire un sujet de la présidentielle ? » En attendant, assure Béchir Saket, « il y a des gens qui sont en train de souffrir, ça n’est pas sérieux. Si on met autant de temps pour se lancer avec 3.000 patients, dans combien de temps arrivera t-on aux 300.000 nécessaires ? »

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