. France :Coronavirus , « Quand les gens vont mal, ils consomment plus de cannabis »
top of page
imageonline-co-hueshifted (33).png

WEEDYLAND TIMES

France :Coronavirus , « Quand les gens vont mal, ils consomment plus de cannabis »

Les résultats préliminaires d’une enquête sur la consommation de cannabis suggèrent que le confinement a provoqué une augmentation de la consommation en France. Les consommateurs, qui avaient fait des stocks, s’ennuient particulièrement en ce moment. Leur niveau d’anxiété, plus élevé que d’habitude, pourrait également expliquer cette hausse de la consommation. « Ma boîte se vide et mes symptômes et démons se font de plus en plus présents. » Pour Patrick*, consommateur de cannabis âgé de 39 ans, le confinement est une douloureuse épreuve. Cet homme, qui souffre de la maladie de Parkinson et qui se présente comme un « ancien toxicomane, alcoolique abstinent », rencontre d’immenses difficultés pour se procurer « du produit ». « Le cannabis m’aide à supporter les traitements et les tremblements », affirme-t-il.

« La moitié des consommateurs qui ont rempli notre questionnaire indiquent avoir un usage à visée médicale ou thérapeutique », explique Victor Martin, chargé de projet en réduction des risques au Bus 31/32, une structure d’aide aux usagers de drogues, à Marseille. Il a lancé mi-avril l’enquête Cannavid, pour mesurer l’impact du Covid-19​ sur les usages, les pratiques et la santé des consommateurs réguliers de cannabis. Un tiers des personnes ont plus fumé que d’habitude L’analyse des 3.161 premiers questionnaires pointe une consommation en hausse : seuls 7 % des consommateurs ont arrêté de fumer pendant le confinement. Plus d’un tiers des personnes interrogées ont augmenté leur consommation de cannabis, selon ces résultats préliminaires. Le confinement n’a pas provoqué de pénurie en France, sauf dans certains territoires ruraux. Mais de nombreux consommateurs observent des hausses de prix (ou une qualité en baisse). Le confinement semble avoir provoqué une augmentation de la consommation de cannabis. Le confinement semble avoir provoqué une augmentation de la consommation de cannabis. - Cannavid Victor Martin et les chercheurs du laboratoire en Sciences économiques et sociales de la santé et traitement de l’information médicale (SESSTIM) de l’Inserm formulent trois hypothèses pour expliquer cette augmentation de la consommation : 46 % des consommateurs interrogés ont fait des stocks de cannabis. « Le fait d’avoir du produit à disposition chez soi, ça peut être un facteur d’augmentation de consommation », note Victor Martin. L’ennui lié au confinement. « Beaucoup de consommateurs fument plus quand ils sont inactifs », rappelle Victor Martin. L’augmentation du niveau global d’anxiété en raison de la pandémie est aussi une piste à creuser. « On veut être prudent car on doit attendre la fin de l’étude pour faire des analyses approfondies sur l’anxiété et la dépression, précise Perrine Roux, chercheuse en santé publique à l’Inserm. Mais en général, quand les gens vont mal, ils consomment plus de cannabis. » « La situation de confinement peut se révéler génératrice d’anxiété et favoriser ainsi des niveaux de consommations supérieurs qu’en temps normal », écrivaient le 15 avril dernier les spécialistes de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Ils s’inquiétaient de « l’augmentation des décompensations psychiatriques », de « l’intensification des troubles de l’humeur » ou de « l’augmentation des idées suicidaires » chez les usagers de drogues. « Il ne faut pas se lancer dans un sevrage brutal tout seul » Laurent Appel, spécialiste de la réduction des risques, s’inquiète par ailleurs d’un effet de « rattrapage » à partir du déconfinement, le 11 mai prochain. « Les gens ont été frustrés par les festivals annulés. Avril et mai sont normalement des mois festifs, détaille Laurent Appel. Je crains une forte consommation festive, du binge drinking mélangé à du binge smoking, avec en plus des Red Bull voire des psychostimulants pour tenir la soirée. Ce genre de mélange peut entraîner des comportements à risque, qu’ils soient sexuels, domestiques ou sur la route. »

bottom of page