Le prix du cannabis vendu dans les rues françaises a explosé après que les contrôles stricts aux frontières, imposés dans le cadre du plan national de lutte contre l’épidémie de coronavirus, ont perturbé le trafic de stupéfiants. Les dealers en ont profité pour augmenter leurs tarifs, rapportait Reuters le 27 mars.
« Le prix d’une plaquette de résine de cannabis de 100 grammes est passé de 280 euros à 500 euros en une semaine à Marseille », a déclaré Yann Bastiere, un haut responsable du syndicat de la police qui travaille avec les enquêteurs de la lutte antidrogue. Selon lui, des tendances similaires ont été observées à Bordeaux et à Rennes.
Depuis le 17 mars, la France s’est jointe à d’autres États européens comme l’Espagne, l’Autriche et l’Allemagne pour renforcer les contrôles aux frontières. Le lendemain, l’UE fermait les frontières extérieures de l’espace Schengen aux citoyens de pays tiers. « La France ne peut plus s’approvisionner en cannabis », explique Thierry Colombie, expert du crime organisé. « Avec l’arrêt des exportations du Maroc, nous voyons les prix augmenter en France, car l’offre diminue et les dealers demandent une prime. » Logique. Certaines sources policières expriment en privé leur inquiétude quant à la pénurie prolongée de cannabis, qui pourrait attiser les troubles dans les banlieues et prisons de France. « La pénurie de drogue dans les rues pourrait entraîner des troubles publics dans les banlieues à risques », s’inquiète Thierry Colombie.
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