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France :Légalisation du cannabis , Dati dit presque oui

Les lignes continuent de bouger à droite sur la question du cannabis. Députés, maires, ils étaient déjà quelques-uns à plaider pour sa légalisation, dans une optique sécuritaire : autoriser le commerce pour «casser» le trafic, contrôler la qualité du produit et taxer sa vente. Ces audacieux ont reçu, mercredi, des signes encourageants d’un poids lourd du parti Les Républicains (LR) : la maire du VIIe arrondissement de Paris, et ex-ministre de la Justice, Rachida Dati.



Interrogée dans le cadre d’une mission d’information parlementaire sur le sujet, l’élue a d’abord indiqué n’avoir «pas de position arrêtée et définitive». Le reste de son propos était pourtant moins balancé : «On n’échappera pas à mettre un cadre sur les produits, sur la production, a jugé Rachida Dati. A un moment donné, on y arrivera, et on y arrivera dans le consensus. […] Je pense qu’on peut avoir une production française très encadrée.» Avant d’ajouter que, «monopole d’Etat ou pas, on doit contrôler la distribution» du produit.


Déclarations d’autant plus remarquables que Dati défendait, jusqu’à une date récente, le maintien du cadre répressif actuel : «Voulons-nous une société où les gens peuvent se droguer librement ? […] Pour ma part, je ne veux pas de cette société, exposait-elle en 2018 auprès de Mediapart. Je pense que cette liberté est un leurre, et que ça aggraverait encore plus les inégalités, pour ne pas dire les discriminations.» Quelques années plus tôt, en 2012, elle s’était dite «profondément choquée» par les «déclarations irresponsables» de la ministre Cécile Duflot, qui venait de plaider pour une dépénalisation du cannabis.



«On voit des familles sombrer»

Coïncidence : mercredi, l’ancienne figure écologiste intervenait elle aussi devant la mission parlementaire. Et aura entendu Rachida Dati se trouver, désormais, plusieurs avec elle. «Vous pourriez dire que j’ai évolué sur mes positions, mais j’ai évolué avec du vécu», a déclaré l’élue LR, faisant référence à son parcours de magistrate ainsi qu’à son expérience personnelle. Deux frères de l’ex-ministre ont été condamnés, dans les années 2000, pour trafic de stupéfiants.



«On voit des familles entières sombrer, dévastées, a-t-elle poursuivi. Donc aujourd’hui, vous avez raison : il y a lieu de s’interroger sur l’efficacité de la répression.» Et de mettre en cause le «tabou» entourant le sujet : «Pendant très longtemps, dans les quartiers difficiles, il y avait les incendies de voitures, les violences urbaines. Cette délinquance s’est transformée en délinquance silencieuse : c’est le trafic de produits stupéfiants. J’avoue, je reconnais que ça arrangeait tout le monde : les élus, quelques éducateurs. […] On a fermé les yeux.»


Que faire ? «Dire demain : ”On légalise tout, la production et la consommation”, ça va secouer la société, même si je pense que, dans les sondages, les gens sont prêts.» A titre de première étape, «sur le CBD, il y a peut-être quelque chose à faire», a poursuivi Dati, évoquant ce principe actif issu du cannabis et dont la justice européenne a récemment autorisé le commerce en France. Commentaire souriant d’un participant : sur le cannabis, «elle reste prudente, mais par contre, c’est “Welcome CBD” dans le VIIe !»

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