Des produits pourront être vendus librement dans des bureaux de tabac et magasins spécialisés s'ils ne contiennent pas plus de 0,5 % de THC.
La production et la vente de cannabis light, c'est-a-dire ne contenant pas plus de 0,5 % de THC, a ete autorisee par le Parlement italien dans la nuit de jeudi a vendredi (photo d'illustration).
La production et la vente de cannabis light, c'est-à-dire ne contenant pas plus de 0,5 % de THC, a été autorisée par le Parlement italien dans la nuit de jeudi à vendredi (photo d'illustration).
L'Italie a décidé de franchir un pas dans la légalisation du cannabis. La production et la vente de cannabis light, c'est-à-dire ne contenant pas plus de 0,5 % de THC, a été autorisée par le Parlement italien dans la nuit de jeudi à vendredi. L'amendement au projet de budget 2020 autorise la vente libre dans les bureaux de tabac et magasins spécialisés à partir du 1er janvier. La seule condition à remplir : ces produits ne peuvent pas contenir plus de 0,5 % de THC, la principale substance active à effets psychotropes.
En mai 2018, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, chef de la Ligue, parti d'extrême droite, qui a adopté un discours conservateur sur les mœurs, avait lancé une croisade contre les magasins vendant du cannabis light en vertu d'une loi votée deux ans plus tôt, affirmant qu'il les fermerait les uns après les autres. En mai dernier, la Cour de cassation avait paru lui donner raison, affirmant que la vente ou la culture de cannabis étaient illégales. Mais la haute instance avait confié à l'appréciation de chaque juge, devant s'occuper de cas concrets, de vérifier « l'effet stupéfiant » de la substance détenue par la personne incriminée.
« C'est la fin d'un cauchemar »
Outre ce pouvoir discrétionnaire donné aux juges, la Cour avait rappelé que le Parlement pouvait intervenir dans ce domaine dans le respect des principes constitutionnels. C'est chose faite désormais et les personnes travaillant dans ce secteur ont poussé un soupir de soulagement. « C'est la fin d'un cauchemar. Après la chasse aux sorcières de Salvini, j'ai dû licencier 10 personnes et j'ai perdu 68 % de mon chiffre d'affaires », a déclaré au journal La Stampa Luca Fiorentino, fondateur de la société Cannabidiol Distribution.
Ce dernier assure qu'une étude de l'université de New York a démontré que la vente légale de cannabis light avait permis de soustraire 200 millions d'euros à la criminalité organisée. Le syndicat des agriculteurs Coldiretti a qualifié d'« opportun » ce geste du législateur italien, assurant que les terres cultivées avec du cannabis en Italie étaient passées de 400 hectares en 2013 à 4 000 hectares en 2018.
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