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Luxembourg :La loi sur le cannabis toujours dans la fumée

Les textes devant réglementer la production, la vente et l'usage du cannabis tardent à être rédigés, et donc votés. Et si le Luxembourg progresse à petits pas sur la question, les commerces spécialisés, eux, se plient à de nouvelles exigences pénalisant leur activité.

(pj avec Thomas KLEIN) - Il y a deux ans, le gouvernement faisait doublement sensation. D'abord en annonçant qu'il allait rendre les transports publics gratuits. Puis en décidant de légaliser l'usage du cannabis. Mais si accéder au bus, tram et train ne coûte plus rien désormais, les amateurs de chanvre sont toujours dans l'attente de la réforme. La crise reléguant ce dossier en bas de la liste des priorités. Dans un entretien au Luxemburger Wort, la ministre de la Santé se contente juste de dire que le sujet n'est pas oublié, et qu'elle est «heureuse de faire avancer ce dossier».



Pour Christopher Zimmer, président de l'Association luxembourgeoise du chanvre (Hanfverband), mieux vaudrait parler de réglementation plutôt que de légalisation. «On pourra parler de légalisation lorsque tout le monde aura accès à ce produit et que chacun pourra le cultiver. Mais ce n'est pas l'objet du projet», rappelle-t-il. Ainsi, dans une première approche (encore rédigée par l'ancien ministre de la Santé, Etienne Schneider), il était seulement question de fixer de nouvelles limites à la possible consommation. Rien de plus.



A l'heure actuelle, les mesures envisagées interdisent toujours la consommation dans les lieux publics, ou la culture personnelle de chanvre en vue de la production de cannabis. Si des points de vente doivent ouvrir, le Grand-Duché n'en compterait que 14, tandis que seulement deux producteurs agréés pourraient être autorisés au Luxembourg. Le «pétard» partout et pour tous, ce n'est donc pas pour demain.


Par contre, depuis mi-2019, le pays a bien autorisé l'usage médical du cannabis. «Les patients souffrant de douleurs permanentes, par exemple d'arthrose ou de sclérose en plaques, en particulier, peuvent être soulagés grâce à ce produit», explique Diana Calvario, secrétaire de l'association.



Le Luxembourg en manque de cannabis médical

Si plusieurs boutiques proposant des dérivés du CBD ont ouvert, pas encore question d'y trouver du cannabis en vente libre. Mais Diana Calvario constate que «d'une manière ou d'une autre, les gens l'utiliseront. Je suis contre la vente à la sauvette, au noir. Au moins, si légalisation il y a, les taxes arriveront au bon endroit et la qualité du produit pourra être contrôlée. Si le produit est vendu sous une forme diluée, cela peut poser problème», explique la commerçante. Et pas question pour elle de transformer son magasin en coffee-shop à la néerlandaise. «Cette clientèle ne m'intéresse pas», dit-elle. Et puis, même si des licences d'ouverture sont proposées par les autorités, le coût demandé devrait en limiter le nombre.


Pour l'heure, les représentants des amateurs de cannabis pestent de ne pas être intégrés aux réflexions du ministre de la Santé. «Et même si nous faisions des suggestions sur la manière dont cela pourrait être organisé, cela ne serait pas accepté», critique ainsi Christopher Zimmer, directeur général du magasin «Placebo» dans le quartier de la gare, la plus ancienne enseigne proposant du CBD au Luxembourg.


Taxe, virus et nouvelles règles

Comme la plupart des autres secteurs économiques, le commerce souffre également de la crise covid. Et si le lockdown a empêché les boutiques d'ouvrir pendant deux mois, le marché parallèle en a profité pour écouler de la marchandise...


Mais depuis le début d'année, c'est un changement de législation (plus que le virus) qui vient perturber l'activité. Depuis janvier 2020, les produits CBD pouvant être fumés sont taxés comme le tabac. Soit un droit d'accise sur chaque gramme vendu de 33,15% (contre 3% auparavant). A ajouter à la TVA de 17%. «Cela s'est surtout répercuté sur nos marges. Et certains vendeurs ont déjà dû abandonner leur activité», relate Christopher Zimmer.


Des fermetures d'autant plus rapides que les commerces en question devaient s'enregistrer auprès de l'UE. Des démarches suffisamment complexes pour que certains jettent l'éponge. Et Yves van Oekel, un des fondateurs de la boutique «Mavelos" d'Ettelbrück de commenter : «Si vous n'êtes pas un expert en informatique, vous passez des semaines à vous en occuper». Sans oublier l'indispensable garantie bancaire exigée maintenant par les douanes et que n'ont pu obtenir d'autres propriétaires de magasins spécialisés dans les dérivés du cannabis.

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