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Société: Vin, cannabis, coiffeurs, messe En période de confinement, la « première nécessité » varie

Quels sont les critères pour déterminer ce qui relève de la première nécessité ? Alors que le monde est frappé par la pandémie de Covid-19, de nombreux pays ont pris ces derniers jours des mesures drastiques pour enrayer la propagation du virus responsable de cette maladie.


Samedi 14 mars, dans la lignée de mesures prises par certains de nos voisins européens, le premier ministre français, Edouard Philippe, annonçait ainsi solennellement « la fermeture à compter de minuit de tous les lieux recevant du public non indispensable à la vie du pays. Il s’agit notamment des restaurants, cafés, cinémas, discothèques (…). Il s’agit également de tous les commerces à l’exception des commerces essentiels ».




Mais que veut dire, au juste, « essentiels » ? Force est de constater que, si plusieurs Etats adoptent des stratégies de lutte contre l’épidémie globalement similaires, cette notion souffre de quelques exceptions culturelles.



En France, les cavistes

Interrogé dans la matinée du jeudi 19 mars sur France Inter, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire a plaidé pour que les librairies, durement frappées par la concurrence des géants de la vente en ligne, relèvent du commerce de première nécessité. « C’est ma conviction », a martelé le locataire de Bercy, se disant « prêt à rouvrir la question » de leur statut.


Si le sort de ce secteur reste encore en suspens, une autre question a été tranchée dès le début de la semaine : la situation des cavistes. Cas d’école s’il en est, dans la patrie du vin. Ainsi, le décret publié dans la foulée des annonces du premier ministre faisait, de manière assez floue, mention des « commerces alimentaires, pharmacies, banques, stations-service ou de distribution de la presse », donnant lieu à diverses interprétations. Un second arrêté, détaillant les structures concernées, confirme l’autorisation d’ouverture pour les « commerces de détail de boissons en magasin spécialisé », comme les cavistes donc.


Certains ont toutefois choisi de baisser leurs rideaux, notamment plusieurs grands réseaux, comme Nicolas, La Vignery ou Le Repaire de Bacchus, qui ont annoncé cesser leur activité pour une durée indéterminée.


En Belgique, les salons de coiffure

En Belgique, les mesures drastiques de fermeture des commerces prises par le gouvernement ne concernent pas les salons de coiffure, qui peuvent rester ouverts, à condition de n’accueillir qu’un client à la fois et sur rendez-vous.

En Belgique, les mesures drastiques de fermeture des commerces prises par le gouvernement ne concernent pas les salons de coiffure, qui peuvent rester ouverts, à condition de n’accueillir qu’un client à la fois et sur rendez-vous. THIERRY ROGE / AFP

Dans le plat pays, les lieux accueillant du public et les commerces non essentiels ont été fermés à compter du week-end du 14 et du 15 mars… mais les Belges peuvent toujours aller se faire une beauté. Le gouvernement a, en effet, assoupli ses directives et autorisé les salons de coiffure à rester ouverts la semaine, uniquement sur rendez-vous et en accueillant un seul client à la fois.


Une décision qui ne fait, cependant, pas l’unanimité, notamment auprès des représentants du secteur Coiffure.org, qui parle d’une « décision très contradictoire » de la part des autorités fédérales : impossible d’y garantir la distance sanitaire d’un mètre entre les personnes.


En Autriche, les parcs et aires de jeux


Dans le pays, où un confinement sévère a été décidé très tôt, il y a eu une bataille politique autour des parcs, notamment pour la capitale, Vienne, où ils sont une véritable fierté locale. Les écologistes, qui gouvernent ici avec les conservateurs, ont obtenu qu’« aller se promener » fasse partie des exceptions de sortie autorisées.


Après quelques jours de confusion pendant lesquels des mairies avaient décidé de fermer les espaces verts, le vice-chancelier écologiste Werner Kogler a annoncé fièrement sur Twitter, jeudi 19 mars : « les parcs et les aires de jeux ouvrent à nouveau leurs portes ! »




Aux Pays-Bas, c’est un autre type de commerces qui a rouvert partiellement ses portes, mardi 17 mars : les fameux « coffee-shops ». Le gouvernement néerlandais avait décidé de la fermeture de ces boutiques où l’on peut acheter et consommer du cannabis, le dimanche 15 mars, ainsi que de l’ensemble des écoles, bars, restaurants et maisons closes du pays jusqu’au 6 avril.


Mais afin d’éviter une éventuelle résurgence du trafic de drogues, La Haye a finalement rétropédalé et choisi d’autoriser les commandes, mais uniquement à emporter. Les consommations sur place, elles, restent prohibées.


A San Francisco, les dispensaires de cannabis


De l’autre côté de l’Atlantique, en Californie, dans l’ouest des Etats-Unis, la municipalité de San Francisco a elle aussi été contrainte de faire machine arrière sur certaines des mesures prises, lundi 16 mars, dans le cadre du confinement. Dès le lendemain, la maire, London Breed, faisait ainsi savoir que les dispensaires de marijuana garderaient finalement leurs portes ouvertes pour les clients.




« Le cannabis est un médicament essentiel pour de nombreux habitants, a fait valoir le département de la santé publique de San Francisco dans un tweet. Les dispensaires peuvent continuer à fonctionner comme des entreprises essentielles pendant cette période, tout en pratiquant la distanciation sociale et d’autres recommandations de santé publique. »


En Pologne, la messe

Si de nombreux pays, à l’instar de la France, ont décidé de réduire les offices religieux dans le cadre de la lutte contre l’épidémie, avec le soutien des représentants des différents cultes, la Pologne fait jusque-là figure d’exception.


L’Eglise de ce pays très catholique a refusé de se plier aux directives du gouvernement lors de l’annonce, le 10 mars, de la fermeture des établissements accueillant du public et la décision de limiter les rassemblements publics. A la différence de la Conférence épiscopale italienne qui avait « accepté » la décision de Rome de suspendre l’organisation des « cérémonies civiles et religieuses », son homologue polonaise avait dans un premier temps appelé à augmenter le nombre de services pour pouvoir diminuer le nombre de fidèles rassemblés à chacun d’eux et ainsi se conformer aux recommandations sanitaires.


Son président, l’archevêque Stanislaw Gadecki, avait alors souligné : « de la même façon que les hôpitaux soignent les maladies du corps, les églises servent, entre autres, à soigner les maladies de l’âme. C’est pourquoi il est inimaginable que nous ne puissions pas prier dans nos églises. »


Mais, sous la pression du gouvernement et de l’opinion publique, les évêques ont fini par assouplir leur position en « recommandant » aux autorités diocésaines l’attribution de « dispenses » de messes dominicales aux personnes âgées ou malades, qui éviteront ainsi d’être en situation de péché. Ces fidèles sont invités à y participer via les médias audiovisuels et sur Internet.

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